Un seul T-shirt mais
des humeurs changeantes

J’ai rencontré San Yannick et San Mathieu, les fondateurs de Cul et chemises, une marque made-in France et éco-responsable initialement pensée pour les hommes avant de s’ouvrir à la mixité.

Par San Kerszner

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Un seul T-shirt mais des humeurs changeantes

L’un est un globe-trotter, ingénieur aéronautique de formation, qui voyage beaucoup et partage ses aventures sur son compte instagram @yannickfromparis. L’autre est un ancien sapeur pompier très sportif, passionné par l’humain et le sensations fortes, qui partage aussi du contenu sur son compte @encompagniedurenard. Ensemble, ils ont lancé Cul et chemises, une marque de vêtements avec des petits écussons qui s’enlèvent et s’accrochent aussi rapidement que les humeurs pour changer de style sans changer de sapes. En somme : des produits locaux, éco-responsables et ludiques.
Je les rencontre chez l’un des deux, près de la place de la Bastille, où je suis accueilli par un adorable bulldog qui fait vraisemblablement partie de l’équipe. C’est l’heure du petit-déjeuner et Mathieu me propose immédiatement des viennoiseries et un café, avant de s’installer sur le canapé aux côtés de son collègue.

"L’émotion est une idée importante puisqu’on met en avant l’idée selon laquelle il est possible, avec les écussons, de changer de styles selon l’humeur..."

San Kerszner :

Salut à vous deux.

San Mathieu :

Salut à toi.

San Yannick :

Salut.

San Kerszner :

Bon, on va commencer par la source de tout projet : la rencontre. Quelle est l’histoire de votre duo ?

San Yannick :

Ah, ça, c’est une drôle d’anecdote ! On était tous les deux invités pour communiquer avec nos réseaux sur une opé de la marque Rolex. C'est comme ça qu'on s’est retrouvé sur un terrain de tennis, à échanger des balles tous les deux, avec… Richard Gasquet ! (rires).

San Mathieu :

Ensuite, Yannick et moi avons sympathisé et on est devenu potes. Comme cul et chemises d’ailleurs, puisqu’on est désormais inséparables. D’où le nom.

San Kerszner :

Et l’idée, comment est-elle venue ?

San Yannick :

Après notre rencontre, on est devenu partenaires pour nos contenus sur instagram. On bossait beaucoup ensemble et on s’est dit que ça serait cool de se lancer dans un projet à nous. C’est là qu’on a pensé à une marque qui nous ressemble : des vêtements simples avec une touche de fun. Rien de prétentieux.

San Kerszner :

J’imagine que beaucoup de défis vous attendent encore…

San Mathieu :

La nouvelle étape, c’est de concrétiser nos idées et s’imposer comme une marque viable. Le produit est fini, le projet est prêt, et on entre désormais dans la partie commerciale.

San Yannick :

Et il y a notamment le projet portée par notre stagiaire Lucie : féminiser la marque.

San Kerszner :

Justement, c’était une marque de mecs à l’origine ?

San Mathieu :

On est deux mecs et on voulait une marque qui nous ressemble. Sur nos instagrams respectifs, Yannick et moi sommes suivis par une communauté composée en grande partie d’hommes. C’est pour ça qu’au départ, on s’est dit qu’on allait lancer une marque de mecs. Puis, c’est très naturellement que la marque est devenue unisexe. On ne s’est même pas posé la question.

San Yannick :

Sans y réfléchir, on a constaté que nos produits pouvaient être portés par tout le monde et qu’ils plaisaient aussi aux femmes. La barrière entre masculin et féminin est devenu flou, c’est dans l’ère du temps. Aujourd’hui, la plupart des vêtements sont unisexes. Et on essaie désormais de travailler sur une communication qui touche aussi les femmes.

San Kerszner :

C’est très intéressant… En créant une marque pour hommes, vous avez réalisé que vous aviez lancé naturellement des produits mixtes. Ainsi, produire pour des hommes c'est aussi produire pour des femmes.

San Mathieu :

Tout à fait. On avait pas de stratégie spécifique, on est autodidacte et intuitif. Ce qu’on voulait surtout, c’était une identité masculine, mais pas forcément un objet masculin. En pensant l’identité plutôt que l’objet, ça a donné de l’unisexe. Et c’est normal, les hommes peuvent très bien portés des sapes plus fittées, et les femmes des produits plus larges. Mais l'identité initiale était quand même majoritairement masculine.

San Kerszner :

L'identité plutôt que l'objet, d'accord. Mais l'identité, ça signifie quoi au fond ?

San Mathieu :

Pour nous, il s'agit simplement d'un esprit de groupe. Ce sont les gens qui nous suivent et que l'on voulait toucher, et qui pour la plupart se définissent comme "hommes". Mais finalement, le produit va bien au delà de cette identité.

San Yannick :

Les codes changent pour que tout le monde se retrouve sur un terrain d’entente, et c’est très bien. Mais les différences persistent au travers des goûts sur des thématiques, qui ne sont pas forcément masculines ou féminines d’ailleurs. En effet, chacun est libre de choisir ses écussons. Il ne s’agit pas d’effacer la diversité, au contraire, mais l’objectif est de ne pas ancrer cette diversité dans une bipolarité masculine et féminine.

San Kerszner :

Une diversité selon les émotions de chacun, donc.

San Mathieu :

D’ailleurs, l’émotion est une idée importante puisqu’on met en avant l’idée selon laquelle il est possible, avec les écussons, de changer de styles selon l’humeur. Il y a des écussons plus sobres, d’autres plus festifs.

San Yannick :

Et l’avantage d’un tel système, c’est qu’il est à la fois pratique et éco-responsable. Moins de t-shirts dans nos placards, un seul suffit pour tous les moods et sans polluer davantage !

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