Lucrèce Borgia ; hommage
au génie Victor Hugo

Jusqu'au 3 mai, la Comédie Nation se transforme en l'Italie du XVIème siècle, lorsque régnait la terrible famille Borgia. C'est le sujet de la pièce de Victor Hugo, réinterprétée par la metteuse en scène Johanna Flahaut et l'actrice Mariam Mestar, dans laquelle la question de l'homme sensible et de la femme de pouvoir se pose plus que jamais.

Par San Kerszner

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Lucrèce Borgia ; hommage au génie Victor Hugo

« Vous arrachez les entrailles à une malheureuse femme et vous croyez qu’elle ne se vengera pas ? ». C'est la phrase phare de cette Lucrèce, fille du pape, sœur de Jean et César Borgia. A Venise, Gennaro, jeune soldat capitaine en permission, va alors faire une étrange rencontre qui va bouleverser sa vie. De son côté, Lucrèce, dissimulée sous une fausse identité, semble être à la recherche d’un passé abandonné il y a bien longtemps…
Amour, inceste, violence, et trahison sont au rendez-vous dans cette pièce mythique de Victor Hugo où se posent ces questions : "Jusqu’où peut aller la violence d’un homme ?", "L'obsession d'un fils ?" ou encore "L'amour d'une mère ?".

San :

Des échos pour la question du genre ?

Johanna :

C'est super actuel, et je l'ai pensé dès ma première lecture. Sans le côté cape et épée, on pourrait en faire une adaptation moderne, même avec le langage qui est super contemporain. L'écho est énorme, avec la lutte pour le droit des femmes, les violences conjugales, et j'en passe. Mais attention, le fait qu'elle soit une femme ne justifie pas qu'elle fasse ce qu'elle fait. En revanche, elle le fait, de même que son mari ou son frère. Et la question est la même aujourd'hui : pourquoi considérer les choses autrement ? Et jusqu'où peut-on aller pour protéger ses proches ?

San :

Gennaro est naïf, innocent, comme vous le dites vous-mêmes dans la pièce. L'homme sensible dans tout ça ?

Johanna :

C'est un très beau tour de force dans l'équilibre des choses. L'engagement est aussi intéressant dans le récit de Victor Hugo pour défendre l'homme que pour défendre la femme, dans une société où on dit à l'homme qu'il n'a pas le droit de pleurer.

Mariam :

Pour ma part, j'ai fait tout un travail autour de cette femme, notamment pour justifier l'inceste et ce n'était pas facile. Mais le texte et la situation moderne m'a beaucoup aidée. Ça a beau être plus classique, on comprend tout à la première lecture et c'est super clair. C'est Victor Hugo et son côté intemporel. Le travail a été dans l'appropriation du personnage dans ces actes et ces faits, parce-que je suis loin d'être une empoisonneuse.

Johanna :

Oui, comme quand tu as fait le journal intime de Lucrèce Borgia.

San :

Tu as fait un journal intime de Lucrèce Borgia ?

Mariam :

Oui.

San :

Mais c'est génial !

Écoutez le podcast ci-dessus pour découvrir le reste de l'interview.

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