Le livre 5 étoiles de Xi Jinping
Tous les hommes ne sont pas des saints, et certains, malgré la diversité englobée par le terme, ne sont pas non plus des San. Cet homme-là joue plutôt dans la catégorie "Reich asiatique" et "culte de la personnalité" : j'ai nommé Xi Jinping, qui s'illustre une nouvelle fois dans une manœuvre politique antidémocratique. En effet, Le gouvernement chinois a exercé des menaces commerciales sur Amazon pour qu'il n'y ait aucune note inférieure à cinq étoiles sur le recueil de Xi Jinping.
Ce n'est pas la première fois qu'Amazon est visée par des litiges autour des notations, comme l'affaire autour des vendeurs qui achetaient "du cinq étoiles" en échange de divers cadeaux. La gigantesque enseigne de marketplace est de nouveau dans les débats pour sa collaboration quant aux exigences de Xi Jinping, qui s'explique notamment par un accord passé entre la Silicon Valley et Pékin.
Tolérance 0
La Gouvernance de La Chine, Tome 1 et Tome 2 est en vente depuis deux ans, et l'État chinois a d'abord obligé Amazon, il y a quelques mois, de supprimer tous les avis négatifs sur la version chinoise de son site. Mais cela ne s'est pas arrêté là. Désormais, sur le site, plus aucune note ni aucun commentaire n'apparaissent au sujet de ce livre.
En réponse, Amazon a bredouillé avoir conscience que la situation n'était pas très rassurante, mais l'industrie se défend tout de même en expliquant s'adapter aux règles de chaque pays. Selon Reuters, la Chine aurait voulu affirmer « le contrôle idéologique et la propagande » qui seraient « au cœur de la stratégie du parti communiste pour atteindre et maintenir son succès ». Amazon précise : « Nous ne jugeons pas si c'est bien ou mal » en ajoutant ne pas prendre parti... Mais ne pas prendre parti aurait plutôt impliquer de ne rien faire, pas de supprimer les commentaires et les avis négatifs.
En France, la moyenne de notation s'élève à 2/5, et la plupart des commentaires pointent autant le supercherie d'Amazon et du gouvernement de Xi Jinping que le contenu même de l'ouvrage, qui légitimiserait le massacre des tibétains et des ouïgours.
Ce n'est pas la première fois qu'un grand groupe accepte de faire des modifications pour se conformer aux règles imposées par l'État chinois. En effet, sous les exigences de ce même gouvernement, Apple avait également adapté certaines conditions du partage des données personnelles. Comme quoi "GAFA" rime davantage avec "China", et pas forcément qu'avec "America" !