Un petit coiffeur, mais
une pièce immense !

Il faut bien parler de la pièce de théâtre le Petit Coiffeur de Jean-Philippe Daguerre... Un véritable saut dans le temps, finement interprétée et remarquablement mise en scène afin de faire passer le spectateur du rire aux larmes !

Par San Kerszner

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Un petit coiffeur, mais une pièce immense !

Les médias en parlent évidemment moins que le nouveau Spider-Man... Et même si un confrère San a décortiqué ce film avec passion, dans un magazine qui met en avant des subjectivités, je me dois de le contredire pour affirmer que ce Marvel surchargé de fan-service ne mérite pas de faire de l'ombre à une telle merveille (et c'est un fan de Thor - Ragnarok qui le dit !).

La merveille en question : c'est une pièce de théâtre qui se joue dans une salle jamais pleine du Théâtre Rive Gauche, dans le quartier de Montparnasse. Depuis le 8 octobre et jusqu'au 27 février 2022, Jean-Philippe Daguerre propose un voyage dans le temps émotif, romantique et subtil, à une époque où soulagement se conjugue avec tragédie : la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C'est le Petit Coiffeur, une pièce qui nous plonge en 1944, dans une ville de Chartres enfin libérée de l'Occupation allemande.

Amour et politique, rire et larmes, et puis faudra dîner

En quelques instants, on quitte l'atmosphère bruyante des brasseries et restaurants qui occupent la rue légitimement appelée "rue de la Gaité" pour se retrouver soudainement dans le salon de coiffure de la famille Giraud. Le principal protagoniste, c'est le fils aîné de la famille, Pierre, un peintre qui réalise des nus sans déshabiller ses modèles. Le jeune homme a dû reprendre le salon-hommes de son père, mort dans un camp de travail un an plus tôt. Marie, sa mère, héroïne de la Résistance française, s’occupe quant à elle du salon-femmes, et déniche également des profils pour les travaux personnels de son fils. La Guerre est finie et tout va pour le mieux jusqu’à ce qu'une jeune femme, Lise, entre dans leur vie... Amour et politique vont brusquement déchirés la famille Giraud.

Sans vouloir vous spoiler l'histoire, c'est une œuvre touchante qui vient démontrer que la barbarie n'a pas vraiment de visage. Les décors et costumes sont très justement confectionnés, le scénario est précis, et les jeux d'acteurs sont parfaits. En somme ; tout contribue à l'émotion dans laquelle le récit plonge le spectateur. Pour les dernières minutes de la pièce, j'ai versé une larme, et je me suis retenu de ne pas en faire couler davantage, ma pudeur reprenant le dessus.

Conseil sérieux : allez-y, et débrieffez ensuite dans un des multiples restaurants à la sortie. Et parce qu'une telle suggestion ne va pas sans citer concrètement quelques bons plans : l'italien Tripletta et ses excellentes pizzas napolitaines, la Crêperie bretonne pour une savoureuse galette sarrasin, ou Taissei, un très bon japonais du quartier.

Bon spectacle, bon appétit et bonne année !

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