Harry Potter : le sortilège
de la nostalgie

Bienvenue à la maison, Harry ! Vingt ans après la sortie d’Harry Potter à l’école des sorciers, Daniel Radcliffe est de retour à Poudlard. Tout le casting avait rendez-vous pour une soirée d'anniversaire organisée par la Warner. La nostalgie est le mot d'ordre de la petite sauterie magique, disponible depuis le 1er janvier en France sur la plateforme Salto.

Par San Po

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Harry Potter : le sortilège de la nostalgie

Vingt ans après la sortie d’Harry Potter à l’école des sorciers, le premier opus de la saga, les acteurs étaient de retour à Poudlard pour une soirée anniversaire. Des retrouvailles type "copains d’avant" à la sauce magique que nous autres moldus (personnes dépourvus de pouvoirs magiques) pouvons visionner depuis le 1er janvier sur la plateforme Salto... À moins que les moldus sont précisément ceux qui ne regarde pas Harry Potter, de même que les moldus ne sont pas capables de voir passer le Magicobus. En Potterhead qui se respecte, j'ai profité de mon lendemain de réveillon pour visionner cet anniversaire magique. Pas ensorcelé par le contenu global, je dois tout de même avouer que je n’ai pas résisté au sortilège de nostalgie agilement lancé par la Warner.

Un anniversaire loin d’être ensorcelant

Échaudé après l’épisode anniversaire de Friends, qui célébrait les vingt-cinq ans de la série, et qui était aussi l'œuvre de la Warner, je n'attendais rien de Return to Hogwarts. Avantage principal : je n’ai pas été déçu. Mais au fond de moi, je l’avoue, j'espérais être agréablement surpris. Ça n’a pas été le cas !

Il est vrai que revoir Harry (Daniel Radcliffe), Ron (Rupert Grint), Hermione (Emma Watson) et tous les autres dans la grande salle de Poudlard m’a fait un petit quelque chose. Mais à part ça, rien. Pas de révélation choc, pas de secret de tournage. Le doc d’une heure et demie se contente de retracer les huit films de la saga en expliquant l’évolution de l’histoire. Comme on le sait déjà, le monde des sorciers passe progressivement d'enfantin et féérique à un univers dangereux et angoissant. Une métaphore terrible du passage à l’âge adulte. Pas besoin de sortir des meilleures écoles de cinéma pour s’en rendre compte.

Mais bon, ne jetons pas l'œuf de dragon dans l’eau du chaudron. Certaines séquences restent intéressantes, et particulièrement les confessions de Radcliffe, Grint et Watson sur les difficultés d’être un enfant star enfermé dans son personnage. L’actrice d’Hermione a même confié avoir envisagé de quitter l’aventure après le cinquième film L’ordre du phénix. Heureusement, elle n’en fera rien. Autre moment savoureux : le récit du baiser entre Hermione et Ron dans la Chambre des Secrets. Mal à l’aise à l’idée de tourner cette scène devant tout le plateau, Emma Watson et Rupert Grint racontent le malaise de ce moment partagé. Un inconfort accentué par la présence d’un Daniel Radcliffe, hilare en coulisse. En fin de compte, ce sont trois frères et sœur unis par des liens si forts que l'amour n'y a pas sa place, comme s'ils étaient encore plus liés que Harry, Ron et Hermione.

J’ai aussi été déçu par le peu de place offerte aux seconds personnages comme Neville Londubat, la famille Weasley ou encore Luna Lovegood, pourtant essentiels dans l’intrigue. Mention spéciale pour Drago Malefoy, campé par Tom Felton, et son père Lucius qui ont eu le droit à une analyse plus poussée de leurs rôles d'antihéros.

Une absence qui fait du tort

Grande absente de la soirée, je déplore l'absence cruelle de J.K Rowling. Il ne pouvait pas en être autrement. Épinglée pour des propos jugés transophobe à l’été 2020, la mère d’Harry Potter n’a pas été conviée aux vingt ans de son petit sorcier à lunettes.

Officiellement, la Warner a justifié ce choix en déclarant vouloir se concentrer sur les équipes des films. Mais une question perdure dans mon esprit. Comment réaliser un film d’une heure trente sur Harry Potter sans parler, ni donner la parole, à sa créatrice ? Return To Hogwarts a démontré que c’est impossible. La production s’en est tirée par un tour de passe passe indigne de Poudlard : incruster dans le doc de très courts moments d'interviews d’elle réalisées en 2019. Les acteurs ont aussi largement fait référence à l'œuvre de Rowling.

En définitive, la présence de celle qui a créé les aventures de l'enfant qui a survécu était plus que souhaitable : elle était nécessaire. Son absence reste le gros point noir de cette soirée anniversaire, comme un mauvais sort désamorçant la nostalgie.

Un coup marketing très réussi

Certes, je n’ai pas été transporté par ce film anniversaire. Mais je me dois de saluer le tour de magie marketing génial réalisé par la Warner. Vingt ans après la sortie du premier opus de la saga, Harry Potter reste une franchise ultra populaire. Ses nombreux fans à travers la planète sont toujours en demande de nouveautés pour replonger quelques instants dans le monde magique d’Harry, Ron et Hermione. Après ce doc, qu’on soit restés sur notre fin ou non, on a qu’une seule envie : lancer un marathon Harry Potter. Ça tombe bien Salto vient de sortir les huit films sur sa plateforme, avec un mois offert. Un tour de magie, je vous dis !

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